Comme des millions de français, je ne peux pas rester indifférents aux émeutes qui ont ensanglanté la Tunisie ces derniers jours ; comme nombre de nos compatriotes, je connais des tunisiens qui ont vécu ces évènements entre peur et espoir.
Dès les premières heures des affrontements j'ai envoyé un message via BBM à mon ami Karim et lorsqu'il m'a répondu, j'ai constaté que l'icône associée à son nom sur mon Black Berry avait changé ; fini son portrait doux et jovial, souriant aux bonheurs de la vie, il était remplacé par le drapeau tunisien ceint d'un bandeau noir.
Oui, le deuil a frappé la Tunisie, son peuple mais aussi la tolérence. Sans doute, mon propos vous surprendra mais je reste convaincu que la Tunisie doit rester et demeurer laïque dans un monde marqué par les violences inter-religieuses.
Il me semble que le respect de la démocratie passe par le respect de l'autre et de sa religion ; dans nombre de pays, les chrétiens sont persécutés ou victimes de discriminations, dans d'autres pays, les musulmans sont rejetés parce que la culture des pays d'accueil ou des occupants est d'une autre confession, mais aussi d'autres religions souffrent chaque jour du rejet et de la haine parce que minoritaires.
La Tunisie connaît une révolution fragile, une répartition des richesses injuste et une jeunesse désoeuvrée. Les uns recherchent l'or disparu à la chute du Président, les autres plantent une fleur de jasmin au bout de leur fusil et tous veulent croire à une nouvelle vie dans une pays nouveau.
Amis tunisiens, n'oubliez pas la symbolique de la fleur de votre révolution, l'amour. Sans amour, vos rêves seront des chimères, sans amour, vos différences seront des guerres, sans amour votre pays fanera.