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L'observateur du dimanche

L'observateur du dimanche

Le blog de Benoît de Valicourt - Je vote blanc parce que le bleu est devenu marine et le rouge a perdu de sa passion.


Cherchez la femme !

Publié par L'observateur du dimanche sur 16 Novembre 2017, 15:00pm

Depuis que Sandra Muller a balancé son porc en invitant les femmes à dénoncer leur harceleur en donnant leur nom et le détail du harcèlement, c’est un flux continu sur les réseaux sociaux avec le #BalanceTonPorc ; mais on parle de quoi ?

En seulement 3 jours, plus de 150 000 messages ont été postés et finalement peu de noms en France à part Pierre Joxe, Jean Lassalle et Christophe Arend.

Que cherche Sandra Muller ? A se venger de son porc ? Soit, mais elle a sa disposition des tribunaux, même si parfois on peut douter de l’impartialité quand on pense à l’affaire ...

Ah il y a prescription ! Alors la vengeance est un plat qui se mange froid sans risque d’indigestion. Je suis atterré, apeuré par ce qui se passe. Je déteste la délation et la calomnie. Je hais les donneurs de leçons, les politiquement­-corrects, les bien-pensants et les défenseurs de la pensée-unique. La France n’est pas ce truc informe, stéréotypé, lobotomisé comme les Etats-Unis d’où vient le scandale. En France on ne demande pas l’autorisation pour embrasser, il n’y a pas de Yes means Yes, la France est le pays de l’amour et de la romance, d’ailleurs tous les réalisateurs américains viennent tourner en France leur love-story … Alors oui, une jolie fille, une belle femme, on la regarde, on la complimente. Nous savons que le compliment les touche, nous savons que le regard les flatte et nous savons aussi que parfois elles font tout pour que nous les regardions et les complimentions comme cette jeune femme ce matin pédalant à grandes enjambées la jupe soulevée par le vent et les bas dévoilés pour le plus grand plaisir de ces messieurs coincés dans les embouteillages créés par la maire de Paris.

J’ai eu le malheur il y a quelques jours de demander à une de mes anciennes étudiantes, élue EELV, si elle avait subi les affres de ses condisciples verts dont la couleur traduit autant leur engagement politique que leur lubricité. J’ai été conspué, insulté, traité de crétin misogyne, de masculiniste par les plus féministes du mouvement écolo, les … Si au départ cela m’a fait rire, j’ai ensuite réfléchi au sens profond de leur réaction et je crois que le principe de l’égalité des sexes est loin d’être acquis. La femme n’est pas l’égale de l’homme et l’homme n’est pas l’égal de la femme. Nous ne serons jamais égaux, même si nous devons être traités de la même manière, encore que ! Devrions-nous oublier le savoir-vivre, la galanterie ? Les femmes s’offusquent-elles qu’on leur tienne la porte après être entré le premier dans un restaurant, de les précéder dans l’escalier, de marcher à leur gauche dans la rue ou d’ouvrir la portière de la voiture ?

L’égalité est celle du droit pas celle du sexe. Je n’aime pas cette idée de vouloir à tout prix mettre femmes et hommes sur le même pied d’égalité comme s’il fallait niveler l’être sans laisser à chacun sa personnalité, son mystère, son unicité.

J’aime l’idée que la femme soit à l’origine du monde et source de l’humanité, aucun homme ne peut l’égaler.

L’homme qui a peur de la femme, ne la respecte pas et il sait qu’elle est plus forte que lui alors il essaie de la dominer. Cette attitude n’est pas sans rappeler celle de tous ceux qui ont voulu dominer ceux qui ne leur ressemblaient parce que de couleur différente, parce que de religion différente, parce que de culture différente.

Je note que bien souvent les hommes ayant une grande sensibilité sont ceux qui respectent le mieux la femme, s’en inspirant, l’adulant. Et ces femmes muses sont toujours féminines

Parfois la femme peut être fragile parce qu’elle a besoin de se sentir protégée mais cette fragilité n’est pas une faiblesse, juste une forme de sensibilité. Olympe de Gouges, féministe de la première heure disait «  Je ne suis ni homme, ni femme. J’ai tout le courage de l’un et quelque fois la faiblesse de l’autre ». Elle parlait de la sensibilité de la femme et elle aurait pu dire « Je suis mi homme, mi femme » !

 

Alors qu’une chasse aux sorciers soit ouverte pour libérer la parole ne me semble pas être la réponse à la violence faite aux femmes. Les réseaux sociaux, et cela a été dit, ne sont pas des tribunaux, surtout quand des anonymes balancent leur porc. La seule et unique réponse au harcèlement est la justice et la condamnation de leurs auteurs. Pourquoi est-il plus difficile de déposer une plainte pour harcèlement que pour vol ? Le harcèlement est une forme de vol, celui de l’intimité et de l’honneur. La plainte pour diffamation est aussi plus facile et pourtant il s’agit là aussi d’honneur. Mais dans le cadre du harcèlement, il y a une notion sexuée qui pose le voile de la pudeur. L’idée d’un pré-dépôt de plainte via Internet est une bonne idée mais il faut aller plus loin en permettant par exemple de laisser aux femmes le choix de s’adresser à un homme ou à une femme pour confirmer sa plainte.

Mais jeter en pâture, comme certaines l’ont fait, le nom de leur « harceleur » après la prescription des faits est malsain. Je pense notamment au cas de la fille d’Eric Besson qui jette l’opprobre sur Pierre Joxe en expliquant qu’au moment des faits son père ministre de Sarkozy a préféré se taire parce que c’était déjà compliqué pour lui politiquement. Mais de quoi on parle, ? de la petite carrière politique de Monsieur Besson ou de l’honneur à jamais sali de Madame Fornia ? En tant que père, le respect de la femme et de la fille sont plus importants qu’un maroquin. Ariane s’est trompée, ce n’est pas #BalanceTonPorc qu’elle devait utiliser mais #balancetonpère à cause de sa lâcheté et de son égoïsme.

 

Finalement Sandra Muller en voulant nettoyer les écuries d’Augias a surtout ouvert les portes de la porcherie de la République et celles de sphères hypocrites plus préoccupées par la gloire et la beauté que par l’amour. Et dans la rue, les jeunes femmes continuent à être harcelées comme si les hommes voulaient venger leurs congénères. Cependant, il semblerait que les jeunes hommes d’origine occidentale seraient moins enclins à importuner les jeunes femmes que ceux originaires d’Afrique du nord. Alors que pour les aînés, l’occidental serait plus désinhibé que son alter ego moyen-oriental. 

Que faut-il en déduire ? Sans aucun doute que la religion influence nos comportements. Au nom de Dieu, la femme a toujours eu le mauvais rôle et dans l’histoire des religions, elle a un rôle secondaire. Dans les trois religions monothéistes, les religions incarnées, la parole de Dieu est transmise par un homme et le lien de ces trois religions, l’archange Gabriel est un mâle, asexué certes, mais un mâle quand même ! Les jeunes issus d’une éducation judéo-chrétienne sont de plus en plus détachés de la religion et l’égalité des droits entre l’homme et la femme devient la norme. En revanche, les jeunes issus d’une éducation musulmane ne sont pas insensibles aux sirènes des imams dont les prêches interprètent le Coran sans la moindre bienveillance envers la femme.

 

Je réfute l’idée que telle ou telle communauté soit mauvaise et je condamne l’obscurantisme et l’arbitraire, le machisme et la domination, le harcèlement et la violence. Les comportements d’une grande partie de la jeunesse ont changé, les cas dénoncés concernent majoritairement des hommes mûrs qui n’ont pas suivi l’évolution de la société encore trop formatés dans un schéma machiste et paternaliste. Mais de trop nombreux jeunes gens influencés par le mythe de la charia considèrent la femme comme une possession. C’est l’éducation qui viendra à bout de ce fléau comme de tous les autres en mettant les moyens pour n’exclure aucun enfant d’un apprentissage respectueux des valeurs morales qui unissent les femmes et les hommes pour le meilleur de l’humanité. Rien ne doit séparer ces deux êtres si imparfaits comme l’écrivait Alfred de Musset : « Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais s’il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux."

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